Avec les médias que sont la télévision ou la toile, nous sommes assaillis par une large surenchère d'images de catastrophes en temps réel, qu'elles soient climatiques - inondations, glissements de terrain, tremblements de terre, tsunami, tornades et ouragans- accidentelles - Tchernobyl, Bhopal, Toulouse, Fukushima- ou terroristes – World Trade Center, Madrid.
Si le XXème siècle a été le siècle des grandes découvertes en physique, chimie, aéronautique ou informatique, mais aussi des grandes hécatombes et exterminations de peuples, le XXIème siècle semble être celui de la mise en exergue des accidents avec la synchronisation mondiale de l'émotion collective des téléspectateurs.
Ces accidents semblent inexorables, implacables et fatals et ils le resteront si l'homme persiste à les considérer comme indépendants de ses inventions techniques ou de son activité, si l'homme ne crée pas une «science de l'accident» (cf Paul Virilio) qui les étudierait, non comme des phénomènes dus au hasard, mais comme des phénomènes amenés à se répéter systématiquement, si leurs causes ne sont pas considérées, analysées et jugulées.
Il ne s'agit pas en effet , pour moi d'inscrire mon travail dans une perspective eschatologique.
Au contraire, je souhaiterais pour le futur que l'on prenne en compte, dans les réflexions publiques, les origines de ces accidents, afin de progresser :
Dans un récent reportage sur les inondations au Mexique, les sylviculteurs faisaient leur mea culpa sur leur déforestation massive des Chiapas et s'engageaient dans la plantation de milliers d'arbres.
A la suite de la catastrophe de Fukushima, l'Allemagne se désengage du nucléaire à 10 ans, pour pousser la recherche de nouvelles technologies.
Peut-être faut-il simplement inventer des jurisprudences, comme l'exprime Deleuze, dans ses Entretiens, pour limiter ces catastrophes.
Je veux croire en la science qui a construit nos sociétés modernes et qui peut nous apporter encore.
La vraie science, mais pas forcément la technologie fonctionne sur un postulat d'objectivité qui constitue un choix éthique. Accepter le postulat d'objectivité, c'est énoncer l'éthique de la connaissance, tel que la définit Jacques Monod.
Cette éthique de la connaissance doit amener des réponses au monde moderne pour endiguer ces « accidents » et catastrophes et pour éviter que ne triomphent les peurs agitées par les écrans cathodiques, le repli identitaire sur soi et la montée des fascismes.
Il faut se garder de se laisser entraîner dans des peurs irraisonnées, où certains engrangeraient les dividendes de la terreur, il faut croire en l'homme qui depuis des millénaires a su s'adapter « à l'immensité indifférente de l'univers» et surtout se poser la question « Quel monde voulons-nous pour demain ? ». « Qu'avons-nous envie de sauver ? »
Je souhaite avec ces Toiles sur l'Inexorable, donner une durée aux sensations que j'ai éprouvées, et j'ambitionne que le spectateur-regardeur s'interroge sur le futur dont il a envie.....
Dans mes derniers travaux, j'imagine que le réacteur n°4 de la centrale de Fukushima s'est effondré....comme certains scientifiques le craignaient...
Our everyday life, with media such as television or the internet, we are beset by a large outbid of disaster images in real time such as climatic- floods, landslides, tsunamis, earthquakes, tornadoes and hurricanes- or accidental like Tchernobyl, Bophal, Fukushima, or of terrorist origin- like Worldtrade Center, Madrid Station.....
If the twentieth Century was the one of great discoveries, such as physics, chemistry, aeronautics, computerscience, but also of killings and exterminations of people, the twenty first century seems to be the one of accident emphasis, with the global synchronisation of the viewvers collective emotion.
Those disasters seem to be inexorable, relentless and fatal and they will be fatal, if mankind continues to consider them as independent of its technical inventions and his activity.
Perhaps, as Paul Virilio suggests, a science of the accident, should be set up which would not study them as a consequency of a mere chance but of man's irresponsible activity.
My purpose isn't an eschatological perspective :
On the contrary, in the future I would like public policies to take into account these origins of disaster in order to improve.
In a recent documentary about the Mexican floods and landslides, the foresters regretted the Chiapas massive deforestation but engaged themselves into the plantation of thousands of trees. After Fukushima, Germany took the decision of nuclear disengagement.
Maybe new case laws should be invented, as Deleuze says in his « Interviews » ?
As Jacques Monod says , I want to believe that science, which built our modern societies, can still help us : the real science, not specifically technology does exist on a objectivity assumption.
Accept the objectivity premise is to reflect the ethics of knowledge which must bring answers in order to stem thes disasters.
We must try not to get involved in irrational fears, where some people would be appaled by these situations. We must believe in mankind which, for millenaries has been able to adapt to the indifferent vastness of the universe.
Maybe, we must question ourselves « which world, do we want for tomorrow ? What do we want to save ? »
In my last works I imagine that the reactor number 4 shut down as some scientists feared it...